Le développement d’un réseau de chaleur, alimenté par une chaufferie biomasse, sur le secteur Frayère-Bastide Rouge-Roubine et la création d’un réseau de chaud et de froid alimenté par thalassothermie sur le boulevard de la Croisette.
« Lors du dernier Conseil Communautaire de l’Agglomération, nous présentions l’avancée opérationnelle de deux projets phares pour l’avenir du territoire Cannes Lérins. Comme promis, je reviens vers vous avec plus de détails. Les deux programmes sont les suivants :
– le développement d’un réseau de chaleur, alimenté par une chaufferie biomasse, sur le secteur Frayère-Bastide Rouge-Roubine ;
– la création d’un réseau de chaud et de froid alimenté par thalassothermie sur le boulevard de la Croisette.
Plus précisément, les délibérations soumises au vote lors de cette séance visaient à approuver le mode de financement, de conception, de réalisation et d’exploitation de ces deux opérations pionnières en matière de développement durable et d’autonomie énergétique de notre bassin de vie.
Pour la première, l’enjeu est d’accompagner notre projet de rénovation urbaine « Nouvelle Frayère ». Dans ce cadre, nous remplacerons les chaufferies gaz par de l’énergie verte grâce à ce réseau de chaleur, dont la production d’énergie est évaluée à 20 000 mégawatts par heure. Des potentiels usagers ont été identifiés comme la copropriété l’Azuréenne et la résidence Sainte-Jeanne au sein du quartier Frayère puis, en élargissant ce périmètre, des équipements tels que les maisons de retraite et les écoles, le centre aquatique du Grand Bleu, le stade Coubertin ou le Palais des Victoires pourront être raccordés, soit l’équivalent au total d’une population de 4 400 habitants.
Le réseau de chaleur sera alimenté par une chaufferie biomasse – à plus de 65% d’énergies renouvelables – et des chaufferies en appoint (puissance totale : 4 mégawatts). Pour cela, Il utilisera des déchets verts issus principalement du département et du bois (dites plaquettes forestières) provenant de forêts également des Alpes-Maritimes, voire du Var et des Alpes-de-Haute-Provence. Ce bois – prélevé dans des forêts gérées durablement, avec des coupes planifiées sur des dizaines d’années – est, en effet, une ressource renouvelable disponible localement, qui permet de réduire la consommation d’énergies fossiles. Cette solution concourt, ainsi, à améliorer la qualité de l’air en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Par ailleurs, élément non-négligeable au vu du contexte actuel au profit du pouvoir d’achat des usagers : le prix de vente du bois est très peu dépendant de la spéculation, ce qui le rend beaucoup plus stable que les énergies fossiles dont le coût est encore amené à augmenter.
Ce « mix-énergétique » nous a ainsi paru comme la solution la plus pertinente pour continuer à décarboner le secteur de l’énergie sur le territoire Cannes Lérins, avec une mise en service prévue à l’horizon 2025.
La seconde de ces opérations vise à utiliser le fort potentiel thalassothermique du littoral cannois afin de répondre à une partie des besoins en chauffage et en climatisation des immeubles le long de la Croisette. Les bâtiments concernés sont principalement les grands hôtels – et éventuellement les commerces et copropriétés intéressés – entre la rue Buttura et le Square du 8 Mai 1945.
Comme pour la biomasse intégrée au projet « Nouvelle Frayère », l’idée est de s’inscrire dans le cadre de la troisième phase de rénovation et d’embellissement de ce boulevard mythique de Cannes, permettant ainsi de mutualiser les travaux sous la voirie (tranchées et terrassements) et de rendre économiquement viable ce projet de thalassothermie qui, jusqu’alors, n’avait pu être raisonnablement envisagé en raison des contraintes techniques et économiques de passage des réseaux sous la Croisette.
Si deux scénarios sont encore à l’étude concernant le captage nécessaire à l’alimentation du réseau – pompage dans le port Pierre Canto ou au large entre le Croisette et les Iles de Lérins -, on sait déjà en revanche que la centrale de production – d’une puissance calorifique de 6 mégawatts et frigorifique de 5 mégawatts – sera aménagée sous le Square du 8 mai 1945, pour une production totale d’énergie évaluée à 36 000 mégawatts par heure. La mise en service est prévue pour 2026.
Ces deux projets ne couteront rien au contribuable car ils seront pris en charge dans le cadre d’une délégation de service public de 30 ans pour le premier et de 25 ans pour le second.
En parallèle de ces projets significatifs visant à réduire, à la fois, notre empreinte carbone, notre dépendance énergétique extérieure et nos dépenses en la matière, nous poursuivons nos études pour développer un système de récupération des calories générées par les eaux usées, qui assurerait notamment les besoins en chaud/froid des bâtiments du site de Thalès Alenia Space.
Comme vous le voyez, tout en veillant à offrir un service public toujours plus efficace, nous tâchons d’être innovants, proactifs et pragmatiques pour faire de Cannes Lérins un territoire expérimental dans la transition énergétique, en faveur de la qualité de vie, de l’attractivité et de la défense du pouvoir d’achat des ménages.
Cannes Lérins avance durablement ! » David Lisnard.