"Loin des incantations morales et des « yakafokon », nous sommes, avec les services de la Mairie de Cannes et de l’Agglomération Cannes Lérins, dans l’action pragmatique, celle qui permet d’avancer et d’œuvrer concrètement pour la qualité de nos fonds marins"
David Lisnard
« 0 : comme le Plan Zéro Plastique que nous avons lancé avec 20 ans d’avance sur les dates prescrites par l’Etat. Après avoir commencé par les kiosques du bord de mer en 2019, en interdisant l’utilisation de vaisselle en plastique jetable, nous avons étendu notre charte à tous les utilisateurs du domaine public en 2020 (organisateurs d’événements, restaurateurs, plagistes et partenaires associatifs).
5 : comme le nombre de filets de récupération de micro et macro déchets que nous avons installés à la sortie de canalisations d’eaux pluviales. Ceux-ci peuvent retenir jusqu’à des mégots de cigarettes. Les déchets sont ensuite analysés pour identifier leur provenance et limiter leur propagation à la source.
75 : comme le nombre de nurseries à poissons que nous avons installées dans le Vieux-Port et le Port Canto, tous deux labellisés « Ports propres ». C’est un dispositif aussi concret que peu connu. Ces « crèches » pour bébés poissons favorisent la reproduction des espèces tout en améliorant la survie des juvéniles en zone urbaine. Nos nurseries ont même permis de donner naissance, ces dernières années, à un mérou royal, une espèce très rare en voie de disparition.
100 : comme le pourcentage des compagnies de croisières ayant signé notre charte pionnière – qui a d’ailleurs été reprise par de nombreuses collectivités – pour interdire la pollution qui émanait de certains navires. Comme je l’ai déjà expliqué ici, en France les maires n’ont pas de pouvoir sur le domaine maritime au-delà de la bande des 300 mètres, et j’ai sollicité tous les premiers ministres depuis 2014 pour que ceux-ci nous soient étendus, ce qui permettrait aux maires d’avoir un rôle de régulation. Alexandra Martin, Députée de notre circonscription, a récemment déposé une proposition de loi en ce sens. En l’état actuel du Droit, et donc dans le cadre limité de nos prérogatives municipales, nous sommes parvenus à trouver, dès 2019, un moyen de coercition astucieux à travers ladite charte, avec des normes encore plus restrictives que celles en vigueur à l’échelle nationale : interdiction d’utiliser un carburant à plus de 0,1% de soufre, de rejeter ses eaux usées en mer ou d’incinérer ses déchets à bord, entre autre. Toute compagnie qui ne respecte pas ces règles – des contrôles sont réalisés chaque semaine – peut se voir refuser le débarquement de ses passagers à Cannes. A titre personnel, je ne trouve pas ces navires gracieux dans notre paysage et l’en passerais volontiers…, mais nous n’avons pas à réglementer par subjectivité et je respecte les modes de tourisme des uns et des autres. Sans pouvoir municipal sur le domaine maritime, et en attente que le Droit change en la matière, la Mairie de Cannes est allée très loin pour s’assurer que ceux-ci ne polluent pas l’environnement marin.
800 : comme le nombre de plaques « Ici commence la mer » déployées sur les communes de notre Agglomération, depuis que nous avons lancé ce slogan, encore une fois pionnier et encore une fois reprise par de très nombreuses villes françaises et même européennes, en 2016. Celles-ci ont un rôle de sensibilisation, à l’instar de nos fameux poisson et dauphin pédagogiques qui sillonnent nos plages chaque été, et donc de dissuasion.
29 000 : comme le nombre de m² de la zone d’interdiction de mouillage entre les îles de Lérins, multipliée par 4 grâce à l’installation de notre écomusée sous-marin – elle était avant cela de 7000 m². Celui-ci a, pour rappel, la double vertu de sensibiliser les populations aux enjeux de la protection de notre environnement marin tout en recréant concrètement de la biodiversité. Espèces d’invertébrés, poulpes, tryptérygions ou ascidie rouge y ont déjà élu domicile.
Ces actions ne sont évidemment pas exhaustives. Je n’ai d’ailleurs pas évoqué le volet « répression » de ce plan global, notamment en matière de lutte contre l’Incivisme. Ce sont celles que je souhaitais mettre aujourd’hui en exergue pour illustrer la politique municipale extrêmement proactive que nous menons pour protéger notre Méditerranée et notre biodiversité marine. Loin des incantations morales et des « yakafokon », nous sommes, avec les services de la Mairie de Cannes et de l’Agglomération Cannes Lérins, dans l’action pragmatique, celle qui permet d’avancer et d’œuvrer concrètement pour la qualité de nos fonds marins. » David Lisnard