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« Notre approche méthodique nous a permis de réduire la consommation globale de notre bassin de vie de 60 millions de m3 d’eau sur les 20 dernières années. La poursuite de nos efforts et actions concrètes permettra de réduire nos prélèvements de 91 millions de m3 supplémentaires sur les 10 prochaines années. Ces chiffres sont le fruit d’un travail volontariste, concret, constant et anticipé depuis plus de 20 ans » David Lisnard. 

« Voici des précisions sur notre nouveau programme eau, qui nous permet après vingt ans d’investissements et d’innovations d’avoir un service public de l’eau performant et très bon marché (le prix de l’eau à Cannes est inférieur de 30 % à la moyenne nationale), de savoir appréhender sereinement les périodes de sécheresse et de fournir une eau potable d’excellente qualité. Car ici, nous n’avons pas attendu que le réchauffement climatique soit un sujet d’actualité pour en mesurer l’urgence. C’est l’un des défis majeurs de notre époque. Et nous sommes actuellement confrontés à une période de forte sécheresse.

C’est la combinaison des actions concrètes, pionnières et pourtant souvent invisibles que nous mettons en place dans notre bassin de vie depuis des années et de celles à venir – que nous avons présentées hier – qui nous permettent d’y faire face aujourd’hui et nous rendront encore plus solides demain.

J’ai présidé le SICASIL – le Syndicat Mixte des Communes Alimentées par les Canaux de la Siagne et du Loup – pendant 13 ans, de 2001 à 2014, mandat qui fut passionnant à bien des égards, au cours duquel nous avons fait progresser le rendement de 69% à 85% grâce une politique d’optimisation et aux aménagements structurants que nous avons réalisés. Cette progression représente une réduction de prélèvement de la ressource d’eau de 4,5 millions de m3 par an. Elle assure aujourd’hui notre autonomie et permet à l’ensemble des usagers de notre bassin de vie de payer une eau potable moins chère qu’ailleurs – prix je le disais plus haut environ 30% inférieur à la moyenne nationale. Si nous sommes parvenus à ces résultats, aussi bénéfiques pour notre environnement que pour le pouvoir d’achat des consommateurs, c’est parce que nous avons investi et innové. Dès 2006, nous avons par exemple, toujours avec le SICASIL, déployé 5 microcentrales hydroélectriques sur le réseau de distribution d’eau potable, fonctionnant avec des micro-turbines installées dans les canalisations d’eau. Il s’agissait à l’époque d’une première européenne. Nous avons aussi augmenté la capacité de stockage de 10%, avec 70 réservoirs d’eau potable permettant de réguler l’approvisionnement.

Cette longue expérience a profondément nourri ma politique environnementale et plus largement ma vision de l’action publique.

Dès l’élection en 2014, j’ai tenu à ce que le recalibrage de l’ensemble des canalisations et réseaux d’assainissement soit réalisé dans le cadre des grandes opérations de rénovation que nous menons à travers la ville : un travail qui, là encore, ne se voit pas, mais qui est pourtant fondamental à plus d’un titre. Nous avons aussi décidé que les nouvelles fontaines que nous installons sur l’espace public à Cannes, afin de créer des ilots de fraîcheur, soient en circuits d’eau fermés : un principe écologique permettant de lutter concrètement contre le gaspillage. Cela représente une réduction considérable : 3,5 millions de m3 chaque année.

Nous avons également mis en place une gestion dite intelligente de nos espaces verts et installé un système de goutte à goutte pour l’irrigation d’une partie des jardins méditerranéens – les espèces choisies sont moins gourmandes en eau – ce qui nous a permis de diminuer notre consommation de 50% depuis 5 ans. Le Plan de réduction des fuites que nous déployons méthodiquement depuis plusieurs années permet en outre de générer de très importantes baisses de prélèvement : à titre d’exemple, en 2021, ce sont 5,7 millions de m3 d’eau qui ont été laissés en milieu naturel, soit 36 millions de m3 depuis 20 ans.

La Réutilisation des Eaux Usées Traitées, pour nettoyer les rues, véhicules municipaux, intercommunaux, et arroser le golf de Cannes-Mandelieu, nous est ainsi venue naturellement et de manière pionnière, dès 2014. Nous étions la première ville de France et même une des premières d’Europe à initier un tel projet. Hélas, comme souvent, les maires sont entravés par notre sacro-sainte Bureaucratie d’Etat : ce sont ainsi 1026 analyses pour 32 paramètres de suivi, dont 26 paramètres pathogènes, sans qu’aucune anomalie n’ait été détectée, qui nous auront fait perdre 9 années. Après des dizaines d’expérimentations concluantes, nous n’attendons plus que le feu vert de l’Etat, qui en a aujourd’hui fait une priorité, pour éviter que quelques 15 millions de m3 d’eaux usées traitées ne se perdent en mer chaque année.

Compte tenu du contexte, et en anticipation des épisodes de sécheresse qui, hélas, se succèderont – notons au passage que cela induit aussi une augmentation du risque inondation, mais c’est un autre sujet que j’évoque régulièrement et sur lequel je reviendrai – j’ai tenu à ce que le Programme global que nous déployons depuis plus de 20 ans soit renforcé. Pour ce faire, nous poursuivrons notre politique offensive de renouvellement des équipements existants, ferons confiance en la science, innoverons et trouverons des solutions astucieuses. Quelques actions concrètes que nous allons mettre en place et/ou amplifier :

– De nouvelles opérations de réduction des fuites, pour un objectif de 90% de rendement de réseau d’ici 2030 ;

– La poursuite du renouvellement de réseau d’eau potable, pour un investissement de 14,5 M€ ;

– L’installation de 18 979 compteurs télérelevés sur les gros consommateurs d’ici fin 2025 ;

– Le déploiement de près de 1000 capteurs connectés pour détecter les fuites et réduire la pression ;

– La généralisation de la Réutilisation des Eaux Usées Traitées pour nettoyer les rues, véhicules municipaux, intercommunaux, arroser le golf de Cannes-Mandelieu, mais aussi pour l’irrigation des espaces verts et agricoles et en soutien à l’étiage sur la Siagne ;

– Le déploiement sur nos plages de cabines de douches recyclant l’eau, avec une phase expérimentale dès cet été, permettant de réduire la consommation d’eau de 75% par rapport aux douches traditionnelles ;

– Le déploiement de cuves de récupération des eaux de pluie dans les bâtiments publics pour irriguer les espaces verts communaux ;

– La récupération des eaux non bues dans les cantines scolaires ;

– Le développement de technologies agricoles peu consommatrices en eau et résilientes face au changement climatique ;

– Une campagne de sensibilisation forte et ciblée.

Enfin, je terminerai par une action très forte que nous allons engager : la valorisation des eaux souterraines du parking Lamy. Celles-ci représentent une capacité de production importante puisque ce sont actuellement 1,6 million de m3 d’eau douce par an qui vont à la mer via le réseau pluvial et le vallon de la Foux. Utiliser cette nouvelle ressource permettra de baisser le prélèvement d’au potable en amont et de rendre la Croisette totalement autonome en matière d’arrosage de ses espaces verts,et de couvrir un périmètre très important pour le nettoyage des voiries (secteurs Pointe Croisette, avenue de Grasse, Brousailles, haut Carnot et Cannes Est). Nous stockerons cette eau notamment dans les anciennes canalisations de la Croisette réhabilitées.

Pour résumer, notre approche méthodique nous a permis de réduire la consommation globale de notre bassin de vie de 60 millions de m3 d’eau sur les 20 dernières années. La poursuite de nos efforts et actions concrètes permettra de réduire nos prélèvements de 91 millions de m3 supplémentaires sur les 10 prochaines années. Ces chiffres sont le fruit d’un travail volontariste, concret, constant et anticipé depuis plus de 20 ans. » David Lisnard.

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