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Organisée en partenariat avec la Mairie de Cannes, la conférence est revenue, à travers les liens qui unissaient Georges Pompidou à Anne-Marie Dupuy, ancienne maire de Cannes qui occupa successivement à ses côtés les fonctions de chef de cabinet à Matignon et à l’Elysée, puis de Directeur de Cabinet, sur ces années d’essor pour notre pays.

« Évoquer le Président Pompidou, c’est évoquer le Président qui était respecté par tous les Français, par une France qui se sent très souvent hors du champ politique, je pense aux commerçants, aux artisans qui étaient le monde dans lequel j’ai grandi. Il incarnait, et doit incarner encore, non pas des oxymores, non pas des ambivalences, mais une richesse à la fois de parcours et de comportement qui faisaient honneur au pays et qui renvoyaient à la possibilité d’avoir une élite au mérite.  Le parcours de Pompidou aujourd’hui serait difficilement reproductible. D’avoir à la fois ce côté terrien et intellectuel. Cette force de caractère tout en étant capable d’une humanité et d’une empathie réelle. Cette intelligence puissante qui faisait le charisme de sa personnalité tout en ne tombant pas dans le conformisme et le technocratisme, comme aurait dit Raymond Aron. Cette capacité de comprendre que les ressorts intimes de l’être humain sont dans la création, la poésie, tout en apportant des considérations sociales sur la reconnaissance du travail quotidien. La mensualisation en est un exemple évident et imminent. Cette capacité, qui devrait rester dans l’histoire, d’avoir réellement ancré la Ve République, d’abord car il l’accompagna auprès du Général De Gaulle, comme bras droit puis comme Premier Ministre, et puis car il réussit la transition de l’après De Gaulle. On a coutume d’opposer parfois un peu artificiellement De Gaulle et Pompidou. Mais il faut comprendre que Pompidou n’aurait jamais existé sans De Gaulle, mais que le Général n’aurait jamais été totalement le Général De Gaulle sans Pompidou à ses côtés. Toutes les personnes qui ont accompagné Pompidou témoignent de cette puissance intellectuelle qui permettait d’aller à l’essentiel avec bonté mais intransigeance, respect de soi et des autres lorsque l’on est mandaté par les autres. C’est un modèle, un exemple, pour la vie politique qui ne doit pas nous amener à être réactionnaire, pour revenir à une époque qui, par définition, est révolue mais qui doit nous nourrir dans le travail quotidien. Pompidou était ambitieux sans être arriviste, avait de l’orgueil sans aucune vanité. Il était prêt à partir pour ne pas entraver celui qui lui avait fait confiance. Une dignité dans l’exercice de ses fonctions qui doit inspirer les démocrates et ceux qui aiment la République française. Il avait toujours cette conscience du rapport à l’autre, une sensibilité pour les Français qu’il avait exprimée à plusieurs reprises, notamment en 1968. Il ressentait les choses. Cette notion de transcendance, d’amour, du sens du sacrifice pour une entité qui nous dépasse, la France, et cette notion horizontale de compréhension du peuple français. Son rapport à la liberté doit être une source d’inspiration, en tout cas c’est la mienne, et c’est celle qui accompagne les démarches que nous menons. » David Lisnard.

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