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On entend souvent dire « quel monde laissera-t-on à nos enfants ? » ; or le poncif est à renverser, et il apparait essentiel de s’interroger sur les enfants que nous laisserons à notre monde et d’œuvrer en tant que parents, éducateurs et pouvoirs publics, pour leur épanouissement » David Lisnard.

« J’ai souligné que la maîtrise de la langue rend libre et que le dictionnaire permet de disposer d’un savoir vérifié, sans l’aliénation des écrans. C’était un moment réjouissant.

À l’époque où règnent précisément les écrans, où l’Intelligence Artificielle (avec ses vertus et ses apports comme avec ses risques) progresse de manière exponentielle, où notre si belle langue française est malmenée, que ce soit sur les réseaux sociaux ou par idéologie, où un jeune Français sur 10 éprouve des difficultés en lecture et où la moitié des élèves est considérée comme en situation d’illettrisme (étude du 6 juin dernier de l’Education Nationale), il est essentiel et même vital pour notre société de redonner le goût des mots.

C’est tout le sens de notre traditionnelle remise de dictionnaires aux élèves de CM2 des écoles cannoises, à laquelle nous procédons en fin d’année scolaire, avant leur passage en classe de 6ème. C’est aussi tout le sens du Trousseau de lecture que nous constituons pour les jeunes Cannois dès leur naissance et qui leur est remis à l’année de leur six ans – les parents doivent en faire la demande à la Mairie, auprès du service Éducation – ou de la proposition que nous avons faite dans notre livre, « La culture nous sauvera », d’élaborer un catalogue des grandes œuvres de l’esprit à établir en socle de l’instruction publique.

Comme notre patrimoine, notre Histoire, notre culture et nos valeurs, le goût des mots se transmet. Là est notre principale mission en tant qu’êtres humains (mortels, donc de passage) : transmettre. Par cet acte qu’est la remise des dictionnaires, il s’agit de susciter de l’intérêt et donc de la curiosité. Ce fut encore le cas hier matin dans les deux écoles où je suis allé, avec des élèves qui ont ouvert leurs ouvrages au hasard et lu les définitions de tel ou tel substantif, tantôt avec amusement, tantôt avec surprise.

Le goût des mots, c’est en maîtriser le sens. « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde. Ne pas les nommer, c’est nier notre humanité » écrivait Albert Camus. Maîtriser le sens des mots, c’est aussi en connaître l’origine : c’est pourquoi nous proposons depuis 2015, sur le temps périscolaire, des ateliers de grec et de latin (mais aussi de philo) qui suscitent tous les ans un très grand intérêt, notamment dans les quartiers populaires. Comme je l’écrivais plus haut, le dictionnaire que nous avons remis aux élèves de CM2 comprend d’ailleurs l’étymologie de chaque mot apposée à leur définition.

C’est par la culture, la maîtrise de la langue française et l’instruction qu’un individu se constitue un capital intellectuel qui favorisera son épanouissement, d’où qu’il vienne et quelle que soit son origine. C’est une de mes plus profondes et anciennes convictions, que j’ai toujours tâché de mettre en œuvre depuis que vous m’avez confié ce mandat, notamment à travers notre politique pionnière 100% EAC, grâce à laquelle tout élève cannois, de la maternelle aux études supérieures, participe au moins à un projet d’éducation artistique et culturelle au cours de sa scolarité. Cannes est un modèle national en la matière.

On entend souvent dire « quel monde laissera-t-on à nos enfants ? » ; or le poncif est à renverser, et il apparait essentiel de s’interroger sur les enfants que nous laisserons à notre monde et d’œuvrer en tant que parents, éducateurs et pouvoirs publics, pour leur épanouissement, et ainsi laisser à notre monde des êtres libres, donc responsables, formant une société unie, donc meilleure. » David Lisnard.

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